Alors c’est encore de l’un de nos vieux groupes de la scène nancéienne dont je vais vous parler aujourd’hui.
Si mes souvenirs sont bons, ma première rencontre avec les cochons remonte au tout début des années 2000. C’était pour un concert avec la toute nouvelle formation des DIRTY SLUTS, dans le caveau d’un bar pourtant pas très réputé pour être rock’n’roll.
Comment retranscrire ses propres sentiments sur un concert, qui s’est déroulé il y a au moins 10 ans! Pas évident comme exercice, sachant d’autant plus que j’ai du voir un sacré paquet de fois les DTP entre temps!
A l’époque, je savais juste d’eux que le groupe comprenait d’anciens BLOCKHEADS, ce qui était assez mince comme info. Si du coup je m’attendais à quelque chose qui s’en rapprochait, je fus totalement bluffé. Ambiance froide, sombre, compos tendues… une sorte de mix entre de la batcave et un punk rock très noise … La basse très en avant, un chanteur déjanté et complétement dans son trip, se roulant par terre (quasi à poil avec un slip en cuir pas très moulant si je puis dire et lunettes de fonderie), un jeu de batterie sec et tendu (une touche que j’aime beaucoup et toujours chez eux)… bref tout cela contribuait à créer une atmosphère très particulière et personnelle, qui je pense ce jour là, ne laissa personne indifférent (que tu aies aimé ou détesté) et de quoi bien vous marquer l’esprit pour une première rencontre avec un groupe.
Historiquement, le groupe commença sous le nom de DEATH TO PIGS en 1995. Puis, très vite, changea pour devenir HALBA’S DOGS, enregistra une démo sous ce nom et redevint finalement DTP vers 2000. Une première démo sortira très vite sous le doux blaz de « MORT AUX COCHONS ».
Une des particularités de ce groupe aura été, de par ces nombreux changements de guitariste, d’avoir su trouver des gens avec une approche de l’instrument et du son complétement différente les uns des autres, permettant un vrai renouvellement et des évolutions nettes.
Bref… c’est vers 2003, que Pavel rejoindra le groupe et restera celui qui assurera ce rôle avec la plus grande longévité dans l’histoire du groupe ! Et on peut dire qu’à son tour, il contribua à un certain virage musical indéniable, avec un jeu et un son de gratte assez atypique. Fini le côté sombre, place à un punk rock assez tordu, comme si vous mélangiez des vieux classiques du punk ricain (Dead Kennedys…) avec des groupes plus modernes et audacieux comme Arab on radar.
Si les loulous étaient jusque là plutôt rares en live, ce ne fut désormais plus du tout le cas. Ils commencèrent à s’éloigner régulièrement de la lorraine et finirent par croiser les copains de GU GUAI XING QIU (autre groupe atypique local) avec qui ils partageront de plus en plus souvent les concerts.
Et ce sont naturellement les petits potes de GGXQ, qui justement me branchèrent sur l’idée d’un split LP entre ces 2 groupes. Je ne pouvais pas dire non, tellement l’affect avec ces derniers était fort (on partageait le même local, j’avais déjà participé au 1er cd du groupe, vécu une demi tournée avec et tellement d’autres choses…) et, pour être honnête, le résultat dépassa largement « mes attentes » pour les 2 faces.
Bref, on y retrouve bien sûr la folie dévastatrice des GGXQ, mais aussi , et revenons y car c’est quand même le sujet de cet article, une face des DTP qui nous ont offert là peut-être leur enregistrement le plus nerveux, le plus punk… avec des riffs des plus tubesques, laissant chez certains ce sentiment que certains de ces morceaux allaient devenir des incontournables et suivre le groupe pendant un sacré bout de temps, ce qui fut d’ailleurs bien le cas… On pense à soy sauce, adult material…
Le groupe aura depuis sorti un lp en 2007, un 10′ en 2008, 1ep en 2010 sous cette formation avant d’opérer un énième changement avec l’arrivée de Julien (shall not kill, meny hellkin, austrasian goat) à la guitare.
le groupe prévoit un nouvel album… peut-être en 2011, qui sait…?
DEATH TO PIGS split LP